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RéSEM Une association et un salon pour toutes les serres

Le Salon du RéSEM a accueilli le 19 novembre au Corum de Montpellier une quarantaine d’exposants et quelques centaines de visiteurs sur des thèmes techniques très ciblés. ©Bruno Serrate (Agent INRA du CBGP)

Le Salon du RéSEM, à Montpellier, le 19 novembre a ressemblé un public limité mais très bien ciblé, au plus grand bonheur des participants et des exposants.

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Il faut toujours prendre garde aux analyses et aux généralités trop rapides, mais nul doute qu’actuellement, les petits salons spécialisés, touchant un public local très impliqué professionnellement et facile d’accès, en termes de coûts et de logistique, sont plutôt en développement. Le RéSEM, réseau des serres expérimentales de Montpellier, a ainsi organisé le 19 novembre la troisième édition de son salon bisannuel qui a réuni une quarantaine d’exposants et autour de 200 visiteurs, des chiffres qui peuvent sembler limités, mais qui au final ont satisfait les deux publics. Les exposants, que les exposants ont voulu le plus diversifiés possible, des constructeurs de serres ou d’enceintes climatiques aux installations les plus diverses, éclairage ou traitement des eaux, ont pu rencontrer des chercheurs ou des techniciens à la recherche de solutions technique parfois ultra-pointues pour mener des expérimentations très précises et les visiteurs ont pu échanger autour de thématiques techniques précises, le tout en une journée bien menée. Le succès mérite d’être souligné, d’autant plus que si les deux premières éditions du salon ont pu se dérouler dans les locaux d’Agropolis International, cette année, il a fallu aux organisateurs avoir recours au Corum, vaste structure culturelle de centre-ville, pour pouvoir loger tout le monde, même si les stands sont volontairement limités en surface et privilégiant l’efficacité.

La ville de Montpellier n’est pas au cœur d’une activité horticole très importante, mais elle est l’un des pôles les plus importants en termes de recherche en agronomie-environnement-biodiversité, plusieurs structures de recherche autour du végétal, CIRAD, INRA, IRD, CNRS (1)… Au total, la ville accueille 13 000 m2 d’espaces de cultures, incluant serres, chambres de cultures, et enceintes climatiques.

En 2012, l’idée de fédérer toutes les personnes qui travaillaient autour de ces outils dans un cercle géographique limité mais sans pour autant disposer d’une cellule d’échange structurée a été lancée, le RéSEM était né, et son premier salon a vu le jour 2015.

Une serre pour… étudier les moustiques !

Ce salon conjugue des temps de rencontre avec les exposants et des conférences techniques très ciblées, plus orientées recherche qu’application pratique horticole immédiate, mais qui permettent de constater que les besoins très précis de la recherche amènent les fournisseurs à proposer des solutions techniques pointues peut-être trop onéreuses pour un producteur, mais qui ne peuvent que faire évoluer favorablement l’offre. Et ce d’autant que les problématiques des chercheurs en termes de fertilisation ou problèmes phytosanitaires sont proches !

Le CIRAD ayant eu besoin de disposer d’une serre tropicale dont le climat soit géré finement (pas forcément dans le but d’assurer une production de plantes, ce peut-être pour étudier le comportement d’insectes, mais peu importe !), Nicolas Piot, de l’entreprise SEGE, a expliqué comment il a été possible de réaliser des serres très étanches et capables, avec plus ou moins de difficultés techniques, de proposer des abris où il fasse toute l’année autour de 28 °C et 80 % d’humidité. Et ce même quand il gèle dehors à – 5 ° C : il ne suffit pas alors de réchauffer l’air extérieur, il faut aussi l’humidifier, car l’air extérieur est souvent sec et réchauffé, son humidité relative n’en est que plus basse…

Pierre Joram, qui a créé la structure GHK, pour Green House Keeper, a expliqué que bientôt, la plante va devenir un capteur capable de transmettre des données, ouvrant la voie à un contrôle plus fin de tous les paramètres de son développement, humidité, température, etc.

La chercheuse Myriam Dauzat (Assitante Ingénieur, agent de l’INRA et travaillant au au LEPSE, Laboratoire d’Ecophysiologie des Plantes sous Stress Environnementaux), a quant à elle rappelé le rapport entre le spectre lumineux et les plantes, quelles sont les longueurs d’onde de la lumière utile, l’influence des rouge clairs et sombres sur le développement de la plante, etc. Mais, alors que l’éclairage en serre des plantes mute aujourd’hui des gourmandes lampes au sodium vers de nouvelles technologies les leds par exemple, ces nouvelles venues restent encore à vraiment évaluer. Des conférences sur la lutte biologique ont complété ces exposés techniques l’après-midi.

Le prochain salon du RéSEM devrait avoir lieu en 2021…

Pascal Fayolle.

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